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  • Photo du rédacteurNgakau Matua

Jour J - La fin

Je me souviens avoir pleuré.

Les faibles dans mon genre pleurent toujours.

Je me suis assise là et j’ai essayé de ne plus rien ressentir. Je ne voulais plus que le vent me fasse frissonner, je ne voulais plus que la lumière du soleil s’invite sous mes paupières. Et surtout, je ne voulais plus que tu me blesses. Je me suis assise là, seule au milieu de la foule, espérant que le sol se dérobe sous mes pieds. Je voulais sentir la Terre se retourner sous le poids de mon corps. Je voulais sombrer dans une chute sans fin, comme celle qu’avaient provoqués tes mots, un peu plus tôt. Ensuite, tout serait devenu blanc. Puis noir.

J’aurais voulu que mon cœur explose, que mes veines se tranchent et que mon corps tombe dans le caniveau. Ma tête aurait cogné les pavés et on m’aurait laissée pour morte, noyée dans mon propre chagrin. J’aurais voulu atterrir six pieds sous terre, là où le soleil ne réchauffe pas les cœurs meurtris.


Je suis en équilibre sur un fil et plus rien autour n’a d’importance. Je suis à nouveau seule, les yeux rouges et la gorge nouée.


Je me souviens de ta voix brisée quand tu as prononcé ces quelques mots sans même oser me regarder. Il y avait dans ta voix des sanglots, quelque chose d'éteint. Tu pleurais, là devant moi et rien ne m'a jamais fait aussi mal. Tu pleurais et je n'avais pas le pouvoir de te réconforter. Tu pleurais et rien au monde n'avait été si important. Tu étais la raison de mon sourire. Tu étais le rêve, l'envie, l'espoir. Tu étais le noir, le rouge, le bleu, le vert et le blanc. Tu étais l'être aimé. L'être que j'aimais.


Tu étais parce que tu n'es plus. Ton amour s'est cassé un dimanche après-midi quand le soleil était à son apogée, quand mon tout s'est effondré. Et maintenant mon monde est noir et blanc, sans une seule nuance de gris.


Je me souviens avoir pleuré et pourtant, rien n’a changé.


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