Ma prise de conscience de la réalité de cette séparation n'est pas progressive ni douce. Elle me tombe dessus comme une météorite, inévitable et destructrice. Je perds totalement pied. Je commence par ressentir une vague de rage, proche de la démence, tellement forte que je voudrais le frapper, détruire les murs, la vaisselle, tout ce qui aurait l'imprudence de me tomber sous la main. Et cette douleur... Cette douleur à m'en taper la tête contre les murs (ce que je fait d'ailleurs), à m'en arracher le cœur.
Et puis je m'effondre. Je pleure sans pouvoir m'arrêter, à en avoir les yeux gonflés, les joue rougies par le sel de mes larmes. Je l'entends au loin essayer de me raisonner mais c'est comme si plus rien n'existait en dehors de cette bulle de douleur qui m'écrase le cœur.
Viennent ensuite les supplications, les promesses de changement, les lamentations, les menaces ... Je me suis transformée en une pauvre petite chose suppliante, suspendue à ses lèvres. Toi seul a le pouvoir d'apaiser mes souffrances. Mais tu ne le fais pas.
Tu m'embrasses une dernière fois, je t'entends me dire "je t'aime", certainement pour la toute dernière fois de ma vie. Et c'est la fin.